Appuis gatinois pour Ottawa ville bilingue

Les Gatinois sont favorables dans une large proportion à ce que la Ville d’Ottawa soit déclarée officiellement bilingue, révèle un sondage Segma Recherche réalisé pour le compte du quotidien LeDroit et du 104,7 FM.
Selon ce sondage, 83% des gens interrogés appuient cette idée, 14,2% sont contre et 2,8% n’ont pas d’opinion. Les appuis grimpent à 85,3% dans le secteur Gatineau. Dans le secteur de Hull, ils sont à 80,2%, à Aylmer, de 83,3% et à Masson-Angers-Buckingham, de 78,9%.
De façon générale, toutefois, une grande majorité de Gatinois sont d’accord pour accorder à la Ville d’Ottawa le statut de ville officiellement bilingue à la veille des fêtes du 150e anniversaire de la Confédération et du contexte historique de la capitale.
Corriger l’anomalie
Le choix d’Ottawa, anciennement Bytown, comme capitale était «un compromis entre le Haut-Canada et le Bas-Canada», souligne le sondeur de Segma, Raynald Harvey.
«Je pense que la fête du 150e vient de mettre en exergue ce fait historique, ce compromis historique qui souligne l’anomalie 150 ans plus tard, à savoir que la Ville d’Ottawa n’a pas encore le statut de ville bilingue.»
La nomination récente du nouveau directeur général d’Ottawa, Steve Kanellakos, un unilingue anglophone, renforce aussi cette perception à Gatineau que la capitale d’un pays bilingue devrait être bilingue.
Les gens ont vu que le maire Jim Watson «n’était pas très pressé de faire respecter le caractère bilingue de la ville, même lorsqu’il s’agit de la nomination de son directeur général», a ajouté M. Harvey.
«Et je pense que c’est sûr que ça peut expliquer le niveau d’accord très élevé. Les gens de Gatineau ont vu dans le fond le maire qui a bafoué un peu ses règles internes, donc, c’est de nature à les ranger derrière le projet de bilinguisme.»
L’«herbe verte» de la fonction publique fédérale
L’herbe est plus verte chez les fonctionnaires, croit la moitié des Gatinois.
Selon un sondage Segma Recherche réalisé pour le compte du Droit et du 104,7 FM, 49,3% des répondants estiment que les conditions de travail de ces derniers sont meilleures que celles liées à des emplois équivalents au privé.
Cette tendance à voir d’un bon oeil les conditions des fonctionnaires fédéraux s’expliquerait par le militantisme des syndicats, lance le vice-président exécutif régional de l’Alliance de la fonction publique du Canada, Larry Rousseau.
Leurs salaires avantageux, leurs vacances et leurs fonds de pension sont attribuables aux batailles menées aux tables de négociations, dit-il.
Mais la sécurité d’emploi serait probablement la première raison derrière cette perception. «C’est plus facile d’engager au privé, mais c’est aussi plus facile de congédier, lance-t-il sur le vif. Dans la fonction publique, si un gestionnaire veut embaucher quelqu’un […], ça prend du temps. Mais si on se rend compte que quelqu’un ne fait pas l’affaire, on ne peut pas le congédier du jour au lendemain.»
Le président régional de la CSN, Michel Quijada, évoque les mêmes raisons. «Ce sont de bonnes conditions, c’est évident», a-t-il commenté. «Je comprends que la perception soit en faveur des emplois dans la fonction publique fédérale, mais c’est très subjectif, parce que les emplois dans le secteur de la haute technologie sont aussi très bons», fait-il valoir à propos des répondants qui estiment les conditions meilleures dans le privé.
Catherine Morasse, LeDroit
Un Gatinois sur quatre se sent moins en sécurité
Un Gatinois sur quatre se sent moins en sécurité qu’avant les attentats de Paris ayant fait 130 morts, en novembre dernier.
Selon un sondage Segma Recherche mené pour le compte du quotidien LeDroit et du 104,7 FM, la proportion de Gatinois se sentant moins en sécurité, à cause des attaques terroristes dans les grandes villes du monde, atteint 25%.
Les drames survenus récemment au Bataclan, à Paris, et à San Bernardino, en Californie, ont des impacts à Gatineau, voisine de la capitale fédérale aussi touchée par un attentat, le 22 octobre 2014.
Une majorité (65,8%) de répondants se dit «autant en sécurité», alors qu’une minorité (7,2%) se dit «plus en sécurité», indique le sondage.
Les corps policiers répètent depuis ces tristes événements qu’ils ne ménagent aucun effort pour rendre le pays et ses villes plus sûres.
Le directeur du Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG), Mario Harel, se montre peu surpris par ces résultats.
«Aujourd’hui, le sentiment de sécurité va au-delà des voies de fait ou des vols, explique-t-il. La menace terroriste est dans notre cour et nous ne sommes pas à l’abri.»
Nommé officiellement chef du SPVG en 2009, Mario Harel observe une différence dans la perception qu’ont les citoyens sur leur propre sécurité. «J’en entends plus parler aujourd’hui que depuis le début de mon mandat», dit-il. Cette nouvelle réalité, selon lui, a un impact «immense» sur le travail de ses policiers.
Bien que la Gendarmerie royale du Canada ait le mandat légal d’enquêter sur les activités terroristes, le SPVG doit aussi faire fonctionner la machine. «On compte, plus que jamais, sur la communauté pour détecter et signaler tout comportement (suspect). Les gens sont très au courant de ce qui se passe partout, et dans notre dialogue avec la population, on doit éviter de faire du profilage social.»